3 raisons de faire du développement web coopératif

Rédigé par Benjamin Dreux le 7 juil. 2023

Depuis plus de 10 ans, CODE3 effectue la majorité de ses développements web en mode coopératif. Cette approche est bénéfique pour toutes les parties prenantes, que ce soit le fournisseur de services ou les clients. Le principal inconvénient de ce type de développement est qu'il peut être moins répandu et nécessite d'être introduit et promu.

Cependant, avant d'aller plus loin, il convient de définir ce qu'est le mode de développement coopératif en informatique. Le moyen le plus simple de le définir est de le comparer aux autres modes de développement.

Le développement compétitif

Une organisation va faire développer, ou développe elle-même, un logiciel pour ses propres besoins. Dans ce mode de fonctionnement, l'organisation a la possibilité de définir exactement chaque aspect du logiciel selon ses propres besoins. En contrepartie, toutes les dépenses liées à la construction de ce logiciel sont entièrement supportées par l'organisation. Les risques associés à ce développement sont également assumés par l'organisation, non seulement pendant la phase de développement, mais aussi tout au long de la phase de maintenance. Par exemple, il incombera à l'organisation de conserver les compétences nécessaires pour garantir le bon fonctionnement et la mise à jour continue du logiciel. À long terme, les coûts de maintenance du système peuvent devenir considérables.

Ce modèle est généralement utilisé lorsque le logiciel représente un avantage concurrentiel significatif. Les systèmes informatiques d’une banque ou de Google sont basés sur modèle. Même si les risques sont élevés, de tels logiciels permettent de dégager des revenus qui justifient l’utilisation de ce modèle.

Le développement mutualisé

Une organisation va développer, ou faire développer, un logiciel et le vendre à d’autres. Avec ce modèle les utilisateurs du logiciel n’ont pas ou peu de contrôle sur la manière dont fonctionne le logiciel, en contrepartie ils n’assument qu’une partie infime du coût de développement de tels logiciels.
Pour l’organisation qui crée un tel logiciel, le risque est aussi grand que pour un développement compétitif, voir plus grand.

Toutefois ce qui fait la grande force de ce système, c’est le coût pour l’utilisateur final. En effet, comme le nombre d’utilisateurs est décuplé, les coûts de développement peuvent être répartis. Ainsi, chaque utilisateur paiera une partie seulement des coûts de développement.

Ce modèle de développement est celui que nous connaissons le mieux. Il est utilisé pour nos systèmes d’exploitation, nos tableurs et nos logiciels de traitement de texte, tels que Excel et Word.

Le développement coopératif

Plusieurs organisations décident de collaborer pour définir un logiciel répondant à leurs besoins communs. Que ce soit en combinant leurs compétences ou leurs ressources financières, chacune apporte sa contribution. Ainsi, chaque organisation peut faire valoir ses besoins et spécificités, contribuant ainsi à la conception du logiciel. Le contrôle n'est donc pas centralisé, mais partagé au sein du groupe. De même, les coûts associés au développement du logiciel sont répartis entre les parties prenantes.

Le risque est également réparti, tant pendant la phase de construction du logiciel que pendant sa maintenance. Il est en effet bien plus facile de maintenir une expertise sur un logiciel lorsque plusieurs organisations l'utilisent. Cela permet d'avoir une charge de travail justifiant l'engagement de plus d’employés sur le projet.

Malheureusement, ce modèle est encore trop rarement utilisé. Nous avons remarqué qu’il se prête particulièrement bien à un contexte dans lesquels les organisations ne sont pas directement en concurrence les unes avec les autres. Par exemple, il convient aux organisations qui ont des fonctionnement extrêmement proches, mais qui opèrent sur des marchés légèrement distincts. Tel que deux organisations similaires dont le marché est divisé par le territoire ou une répartition du marché.

Donc, pourquoi le développement coopératif en informatique?

Raison 1: Le contrôle

Grâce à la répartition du pouvoir décisionnel entre les différentes organisations impliquées dans le développement du logiciel, on parviens à un niveau de contrôle qui, en général, satisfait pleinement chaque organisation. Chaque organisation a ainsi la possibilité de s’exprimer pour ce qui est important pour leur organisation.

Raison 2: Les coûts

Que l'on vive des périodes d'opulence ou de contraintes budgétaires, toutes les organisations avisées cherchent à maîtriser leurs dépenses. Le lancement d'un nouveau système informatique peut susciter des inquiétudes, en particulier lorsque l'on est habitué de voir des applications dont les coûts sont répartis sur des millions d'utilisateurs. Le développement collaboratif offre une alternative où les coûts de développement peuvent être considérablement réduits grâce à la participation d'autres utilisateurs du logiciel.

Raison 3: L'expertise

Dans le cadre d'un développement pour une PME, il est difficile de réunir l'expertise nécessaire à la fois pour sa mise en place et son exploitation. Une fois que le logiciel est déployé, maintenir l'expertise requise pour son entretien et les futures évolutions devient encore plus complexe. En mettant en commun les besoins de plusieurs organisations, on peut justifier le recrutement de personnel suffisant pour maintenir une expertise à long terme.

Conclusion

Comme pour danser il faut être deux, pour coopérer il faut être deux, au minimum. C’est le plus gros inconvénient de ce mode de développement. Cependant, les frontières entre ces différents modes de fonctionnement ne sont pas fixes. Nous avons souvent travaillé sur des projets qui ont débuté en tant que compétitions pour ensuite évoluer vers une collaboration. L'inverse est également envisageable : commencer ensemble puis poursuivre chacun sa route.

Ainsi, pour réussir à travailler en mode coopératif, il est essentiel de découvrir ce qui est partagé avec les organisations qui nous entourent et de leur tendre la main.

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